Un courrier pour faire le point… 32 ans après sa mort !
Il s’agissait d’un courrier pour prendre rendez-vous avec un conseiller et de faire le point sur son épargne et ses projets. Seulement, la cliente de la région rennaise est décédée en 1983.
« C’est une vraie performance ! » 32 ans après sa mort, Constance Beucher, femme originaire d’une commune près de Rennes, reçoit toujours du courrier. « C’est une lettre de la Banque Postale qui lui propose un rendez-vous avec un conseiller pour faire le point sur son épargne« , explique Jean-Luc Herfray, son petit-fils, un brin ironique. Dans le courrier, il est écrit « C’est le moment de faire un point sur vos projets » !
« Il est plus que temps, et c’est un grand euphémisme, que la Poste mette ses fichiers à jour« , déclare, malicieux, le petit-fils. Et, mystère supplémentaire, le courrier a été adressé chez belle-fille, à Rennes. « Une adresse où elle n’a jamais demeuré, raconte, non-rancunier, Jean-Luc Herfray. Nous ne comprenons pas comment cette lettre a pu arriver… Trois décennies plus tard. »
« Anachronique »
Il ajoute avec bienveillance : « J’étais proche de ma grand-mère paternelle. Elle est décédée à l’âge de 81 ans. Mais aujourd’hui, le temps a coulé, le deuil est fait. C’est surtout anachronique de recevoir un tel courrier. Il est évident que leur fichier client n’est pas à jour. »
Dans un courrier datant du 9 novembre, le petit-fils écrit à La Poste. « Je suis au regret de vous dire qu’elle ne prendra pas rendez-vous avec votre conseillère, comme vous le suggérez, car elle n’a pas d’épargne ni de projets immobiliers. En effet, elle est décédée il y a 32 ans ! » Un courrier resté sans réponse.
Mais comment cette lettre a-t-elle pu arriver ? « Tout simplement parce qu’un compte est toujours ouvert au nom de cette dame, explique un porte-parole de La Poste. Un livret A. Ce courrier a été généré par un listing. Pour clôturer un compte, il faut nous transmettre un certificat de décès. Ce qui n’est pas le cas. D’autres courriers ont certainement été envoyés à cette adresse depuis tout ce temps. » Réaction du petit-fils Jean-Luc Herfray : « Première nouvelle ! Je ne savais pas. Et nous n’avons jamais reçu d’autres courriers… »